A bord du Goëlo – Pêche au bar de ligne

Pour une fois, ce n’est pas à 4h du matin que Sandrine & Éric prennent la mer, mais à 8h30 du port de Royan. Bon moi ça m’arrange assez pour vous dire. Mais pour cette partie de pêche, ils avaient choisi d’arriver juste pour la marée basse, vu que c’était pendant les grandes marées, ils avaient choisi cet horaire pour avoir plus de chance de pêcher du bar et moins de merlan…

A bord du Goëlo, le bateau qu’ils ont ramené de Toulon l’année passé et qu’ils ont aménagé en navire de pêche à la ligne, nous partons à travers la brume, direction le long des côtes girondines.

Dès le départ, le couple de marins pêcheurs se mettent au travail comme une chorégraphie bien menée, chacun est à son poste….
Éric à la découpe de l’encornet (l’appât d’hiver pour les poissons, l’été c’est plus le crabe vivant), et Sandrine à l’accroche sur les hameçons. Sur les 20 bouées, 100 hameçons disposés tous les 5 m.
En un peu plus d’1 heure de navigation, nous arrivons à destination. Sans attendre, les premières lignes sont mises à l’eau les unes après les autres sous le regard et l’appétit grandissant de quelques mouettes et goélands. Heureusement aucune d’entre elles ne se sont prises aux hameçons en plongeant pour récupérer les encornets.

Une fois la mise à l’eau effectuée et le temps de remonter au départ de la ligne, engouffrer un sandwich et deux cafés,  la pêche proprement dîtes commence.

Encore une fois le ballet est parfaitement rôdé. Il faut dire que ces 2 là connaissent bien leur métier… Après avoir exercé en Espagne (pour le merlu de ligne), en baie de Saint Brieux et en Bretagne (pour les Saint-Jacques et autre trésors de nos mers),  Sandrine et Éric se sont installés en Charente Maritime, à Royan pour vivre de leur passion.

Revenu donc au point de départ de la ligne mise à l’eau et c’est parti pour 5 heures de remontée. Un par un les hameçons sont remontés. Les premières prises arrivent très vite, les merlans brillants scintillent en sortant de l’eau, de belles pièces qu’il faut rapidement mettre dans les bacs de criée avec la glace.

Puis les premières stars de la journée pointent le bout de leur nageoires, de magnifiques bars, qu’il faut très vite remonter grâce à l’épuisette que Sandrine s’empresse, comme une cascadeuse, de plonger à la surface pour empêcher le noble poisson de se détacher et de repartir dans les eaux de l’atlantique.


Aussitôt remonté, le bar est alors tout de suite travaillé par Sandrine qui pratique alors une incision juste au dessus de la queue sur la veine, ainsi qu’au niveau des branchies. Le poisson est alors plongé dans l’eau pour puis dans le bac glacé. Ainsi, Sandrine une des rares personnes à pratiquer ces manipulations, obtient un bar d’une incroyable qualité, une méthode qui s’approche de celle de l’Ikejime qui permet d’avoir des poissons d’excellences aux saveurs incroyables, et d’obtenir une durée de conservation plus longue mais aussi de pouvoir laisser maturer les chairs comme pour une viande de grande qualité. Cette méthode permet aussi,  et ce n’est pas rien de ne pas laisser agoniser le poisson sur le pont du bateau (et ça Sandrine y est très attachée).

Ainsi se succède la pêche, tout en faisant attention à ne garder que les poissons de grandes tailles. Tous les poissons remontés ont effectués plusieurs saisons de ponte et c’est aussi pour cela que la pêche à la ligne est importante à sauvegarder et à promouvoir car c’est une pêche responsable des ressources.

Il est un peu plus de 17h quand les derniers hameçons sont remontés. Il est alors temps de faire cap sur Royan et sa criée. Une heure environ de navigation, le temps pour Éric et Sandrine de nettoyer, trier et « pinsé » les nombreux poissons pêchés. Chaque poisson est en effet étiqueté pour donner aux mareyeurs et consommateurs des informations (sur le bateau et le jour de pêche) qui apportent un peu plus le gage de qualité de cette pêche


Si vous êtes donc en présence d’un poisson de ligne (Signé Bar de Ligne, ou Signé Poitou Charentes) vous pouvez vous informer sur la provenance et les pêcheurs de celui-ci en téléphonant au numéro figurant sur le pin’s.

Vous comprendrez bien donc que les poissons de ligne issus de cette pêche côtière et responsable soient d’un tarif supérieur aux poissons issus de la pêche au filet ou chalut…

En conclusion, je souhaiter remercier chaleureusement ce couple de pêcheur, de ligneurs Royannais de m’avoir permis de les suivre dans cette superbe journée

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